Intervention policière devant l’église du Saint-Esprit : non-lieu aussi pour le deuxième policier

Aujourd’hui (19 février 2025), la Cour suprême bernoise a acquitté un membre de la Police cantonale bernoise des chefs d’accusation d’abus d’autorité et de voie de fait en lien avec une arrestation réalisée en ville de Berne durant l’été 2021. Le jugement rendu ce jour confirme que l’intervention policière en cause ne relevait pas du droit pénal. À l’automne 2023, le premier des deux policiers inculpés avait déjà été acquitté de tous les chefs d’accusation à son encontre par le Tribunal régional de Berne-Mittelland, dont le jugement est entré en force. Comme le veut la pratique, la Police cantonale avait pris l’initiative de signaler au Ministère public l’incident qui s’était produit le 11 juin 2021 devant l’église du Saint-Esprit (Heiliggeistkirche).

L’intervention policière devant l’église du Saint-Esprit avait déclenché une tempête médiatique. Dans un rapport demandé par le Grand Conseil, le Conseil-exécutif aboutit à la conclusion que le Bund et la Berner Zeitung avaient présenté l’arrestation comme beaucoup plus dangereuse qu’elle ne l’avaient été en réalité, malgré les éléments contraires dont ils disposaient, et l’avait à tort comparée avec un homicide survenu aux États-Unis (cf. communiqué de presse du 23 janvier 2025). Les acquittements sur toute la ligne confirment également que la couverture médiatique de l’incident n’a pas respecté la présomption d’innocence. Ils soulèvent en outre la question de l’objectivité et de la pertinence des articles publiés. La couverture médiatique de l’intervention policière n’est pas critiquable en soi. Cependant, la manière dont l’affaire a été couverte dans les médias et l’intensité de cette couverture paraissent discutables et irritantes sachant que les deux agents ont été acquittés de la totalité des chefs d’inculpation. Au cours des deux semaines qui ont suivi l’incident, le Bund et la Berner Zeitung ont publié au moins douze articles sur le sujet et donné à tort une image erronée du travail de la police.

Le conseiller d’État Philippe Müller, directeur de la sécurité du canton de Berne, salue le jugement de la Cour suprême : « Aucun des éléments reprochés à la police tout au long de la campagne médiatique n’a été retenu. Pour les agents de la Police cantonale concernés et leur famille, les acquittements sont un énorme soulagement, même si cela ne répare pas entièrement le non-respect de la présomption d’innocence dans la couverture médiatique de l’incident. » À ce jour, la rédaction du Bund et de la Berner Zeitung n’a toujours pas présenté d’excuses aux policiers concernés pour leurs articles attentatoires à la personnalité.

Lorsqu’une personne s’oppose à son arrestation par la police, l’incident peut paraître grave aux yeux des non-initiés. « La police accomplit un travail difficile, qui est malheureusement souvent présenté de manière excessivement négative dans les médias », déplore le conseiller d’État et directeur de la sécurité Philippe Müller. Dans leur formation de base comme dans leurs formations continues, les policières et les policiers sont formés avec un soin particulier à l’usage de la contrainte. Ils emploient les moyens qui sont nécessaires et appropriés pour atteindre le but recherché. Le public ne le sait pas toujours. C’est pourquoi le Conseil-exécutif souhaite encore mieux expliquer aux journalistes et au public en quoi consistent le travail de la police et ses défis.