Logo Kanton Bern / Canton de BerneDirection de la sécurité
13 décembre 2021
Aperçu des communiqués

Communiqué ; Direction de la sécurité
:
Pas de maintien du centre de retour de Bienne-Boujean : le canton recherche un nouveau site

Le site de Bienne-Boujean ne pourra plus être utilisé à titre de centre de retour pour héberger des requérants d’asile. Malgré la nouvelle infrastructure envisagée, le canton devra trouver une autre solution que ce site bénéficiant d’une situation centrale, où les enfants pouvaient être scolarisés dans des classes ordinaires de l’école obligatoire. Le nouveau site devra permettre une scolarisation aussi régulière que possible des enfants et le regroupement des familles et des femmes dans la mesure du possible.

Le site actuellement utilisé comme centre de retour à Bienne-Boujean bénéficie d’un emplacement central qui permet aux enfants accueillis d’intégrer les classes ordinaires dès leur arrivée. Les habitantes et habitants y sont hébergés dans des baraques de chantier depuis 18 mois. Le canton de Berne projetait d’améliorer et de rénover l’infrastructure actuelle, une décision qui n’aurait été judicieuse que dans l’optique d’une utilisation bien au-delà de 2022. Lors de la session d’automne 2021, le Grand Conseil avait largement adopté un postulat en ce sens.

Le 22 novembre 2021, la ville de Bienne a toutefois adressé un refus définitif à la demande de prolongation de l’exploitation du centre, même s’il avait été proposé d’améliorer l’infrastructure il y plusieurs mois. Malgré les interventions d’organismes proches des Églises[1], les enfants francophones et germanophones seront déscolarisés des établissements biennois à l’été 2022. L’exploitation d’un centre à Bienne-Boujean est donc révolue.

[1] L’association « Alle Menschen – Tous les êtres humains » a exprimé sa colère sur la possibilité d’une fermeture du centre et a lancé un appel, dont voici un extrait : « Pensez à ce que cela implique en termes de stimulation précoce, de cours de langue avant l’école enfantine, d’encadrement sociopédagogique, de groupes de jeu, d’école à journée continue, de cantine, de traitements dentaires et pédiatriques, de service de psychologie scolaire etc. – tout est à présent bien rodé (Un grand merci à tous !) »

 

Familles et femmes regroupées au même endroit

Le canton de Berne devra donc trouver une autre solution pour l’exploitation du centre. Le nouveau site devra permettre une scolarisation aussi régulière que possible des enfants à l’école obligatoire publique et un regroupement des familles et des femmes au même endroit dans la mesure du possible. La composition des personnes accueillies au centre de Bienne-Boujean avait déjà évolué en ce sens : au cours de ses 18 mois d’exploitation, la proportion d’hommes seuls âgés de 18 à 29 ans parmi les personnes hébergées a reculé de 40% en juin 2020 à moins de 20% en décembre 2021. Sur la même période, la part des personnes en ménage familial a doublé, passant de 25% à 50%.

Les requérants d’asile déboutés doivent regagner leur pays d’origine

Alors que les requérants auxquels les autorités fédérales ont accordé l’asile doivent s’efforcer de s’intégrer, peuvent travailler et – dans la mesure où ils atteignent leurs objectifs d’intégration – élire librement leur domicile, les requérants d’asile déboutés doivent quant à eux quitter la Suisse. Ils sont invités à retourner dans leur pays d’origine, où ils ne sont pas menacés, ce qu’une partie d’entre eux refuse de faire. Or les dispositions constitutionnelles et légales sont claires à ce sujet : les requérants d’asile déboutés ont droit à une aide urgence et peuvent être hébergés dans un centre de retour. Selon le Tribunal fédéral, la Constitution ne fait que définir un droit inaliénable à ce qui est indispensable pour mener une existence digne afin de ne pas être réduit à la mendicité. Il a précisé que ce droit n’englobait que les moyens indispensables en situation de détresse dans l’esprit d’une aide passagère pour pouvoir survivre. La loi fédérale sur l’asile dispose que les personnes frappées d’une décision de renvoi exécutoire auxquelles un délai de départ a été imparti sont exclues du régime d’aide sociale. C’est pourquoi ils ne peuvent bénéficier que de l’aide d’urgence qui représente le minimum garanti par le droit constitutionnel et les droits de l’Homme.

Partager