Logo Kanton Bern / Canton de BerneDirection de la sécurité

Premier tour de quartier: Breitenrain, Wankdorf et Schosshalde

Pour lancer la série de manifestations «Perspectives de sécurité», le président du Conseil-exécutif Philippe Müller a rendu visite le 26 août 2023 aux commissions des quartiers bernois de Breitenrain-Lorraine (quartier V, DIALOG Nordquartier) et de Kirchenfeld-Schosshalde (quartier IV, Quavier). Les représentantes et représentants de quartier lui ont montré des bâtiments et des places qui, de leur point de vue, nécessitent qu'on s'y intéresse pour leurs aspects tant positifs que négatifs. Philippe Müller était accompagné de spécialistes de la Police cantonale et de la Haute école spécialisée bernoise, qui ont agrémenté la visite grâce de leur expérience pluriannuelle et de leurs connaissances. Les échanges animés se sont déroulés dans une atmosphère très cordiale, franche et respectueuse, même si les opinions divergeaient parfois. Les discussions et observations, nombreuses et intéressantes, permettent de tirer plusieurs conclusions, résumées ci-après sous forme d'ébauche.

Première conclusion

Dans les zones urbaines à forte densité de population, les intérêts parfois très divergents des différentes parties prenantes doivent être négociés au quotidien. Il faut trouver des compromis.

C'est précisément autour du stade du Wankdorf à Berne et sur l'Allmend adjacente que se manifestent les conflits d'intérêts entre les parties prenantes. Les habitants du quartier considèrent cette zone comme un véritable dépotoir: la saleté, le désordre et les perturbations du trafic sont un fardeau pour eux. La place du quartier est perçue comme triste et peu accueillante («étiquette trompeuse»). À ces reproches s'opposent des besoins concrets en matière de sécurité pour la Police cantonale et les exploitants du stade. En cas d'urgence, les forces de l'ordre doivent pouvoir évacuer sans délai les 30 000 personnes présentes dans le stade. Des éléments décoratifs comme des fontaines pourraient devenir des pièges mortels.

L'Allmend se rétrécit et se détériore de plus en plus du point de vue des riverains. Les prairies accessibles au public se muent en places de stationnements, ce qui dérange les commissions de quartier. La suppression envisagée de ces places pose toutefois de grands défis aux forces de l'ordre, car les possibilités de stationner ne sont que partiellement compensées. À l'occasion de certaines manifestations, jusqu'à 50 camions doivent pouvoir se garer à proximité du stade, ce qui représente déjà aujourd'hui un défi au quotidien pour la Police cantonale.

Afin que la compréhension mutuelle grandisse, des tables rondes et des échanges réguliers entre toutes les parties prenantes s'imposent.

Deuxième conclusion

Les commissions et organisations de quartier jouent un rôle particulièrement important dans la défense des intérêts des habitants. Cependant, la complexité croissante des affaires pousse le système de milice classique à ses limites.

Pour articuler les intérêts des habitants, les commissions de quartier basées sur le système de milice sont incontournables. Les membres bénévoles consolident et renforcent les opinions des riverains et les défendent face aux autorités et aux autres acteurs. Ils s'assurent que tout le monde se sente inclus et trouvent des consensus durables pour répondre aux problèmes qui se posent.

Cependant, les commissions et les organisations atteignent parfois leurs limites dans l'accomplissement de leurs tâches. Les projets d'urbanisme deviennent de plus en plus compliqués et volumineux, et sont difficilement conciliables avec un poste de milice non rémunéré. La frustration qui s'accumule chez les bénévoles peut avoir des répercussions négatives sur le recrutement de nouveaux membres.

Troisième conclusion

Même les sujets qui, de prime abord, n'ont rien à voir avec la sécurité, peuvent la concerner.

Des thèmes à première vue urbanistiques peuvent avoir des liens avec la politique de sécurité. Les riverains sont dérangés par le manque d'accès aux installations cantonales de la Guisanplatz ou de la Papiermühlestrasse. Lors de précédentes procédures de consultation, les habitants du quartier se sont vu promettre une meilleure accessibilité et des bancs publics, entre autres. Une partie de ces promesses ont pu être tenues, notamment sur le site de la caserne. Ici, les familles et les personnes pratiquant du sport peuvent investir librement les lieux, qui sont également disponibles pour des fêtes de quartier. Par contre, la pelouse ne peut pas être meublée à volonté avec des bancs, par exemple, car cela entraverait l'utilisation du site par l'armée. Pour trouver des solutions, un échange d'égal à égal s'impose. Enfin, l'affectation militaire des lieux préserve cet espace vert de la construction d'immeubles.

La détérioration de la situation sécuritaire en Europe exige que les dispositifs de sécurité des différents bâtiments étatiques soient renforcés. Les bâtiments du Département de la défense, de la protection de la population et des sports à la Papiermühlestrasse ou de l'Office fédéral de la police et du Ministère public de la Confédération à la Guisanplatz peuvent être la cible de criminels ou d'acteurs étrangers. C'est pourquoi l'accessibilité de ces sites, promise aux riverains, n'a pas pu être proposée partout. Ce ne sont donc pas des arguments urbanistiques qui ont été décisifs pour les interventions dans le plan de quartier, mais des arguments relevant de la politique de sécurité.

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